PressLib a réalisé un article sur le Groupe PARERA, le 5 juin 2020, vous pouvez le retrouver sur leur site ou le lire ci-dessous.

Les derniers mois n’ont pas été simples pour le champion gersois de la cartographie des réseaux. Mais l’emploi n’est pas menacé et ses projets d’investissement sont maintenus…

Avec 400 salariés au chômage partiel et 5,6 millions d’euros de manque à gagner en deux mois, Parera n’a pas vraiment connu un printemps idyllique. Mais l’entreprise de L’Isle-Jourdain garde le cap et reste à l’affût d’opportunités de croissance externe.


Depuis sa création en 1968 par Antoine Parera, l’entreprise du même nom, experte en cartographie et en relevés 3D de réseaux de toutes natures (gaz, électricité, télécoms, etc.), a fait un sacré bout de chemin. Et ces dernières années, elle a même eu tendance à accélérer le mouvement.

Après être passé entre les mains de plusieurs sociétés d’horizons divers, le groupe de L’Isle-Jourdain a finalement été repris en 2015 par Jacques Cettolo (déjà dans la maison depuis 2004), sous l’impulsion duquel le chiffre d’affaires a doublé en seulement 4 ans, atteignant 33 millions d’euros l’an dernier. Aujourd’hui, l’entreprise compte 650 salariés, dont 500 en France, et travaille pour des grands comptes comme Total, SNCF, Orange ou Engie.

Ses bons résultats sont le fruit de l’habile politique de diversification de l’activité menée depuis 5 ans. Positionnée depuis un demi-siècle sur la cartographie, en amont de la chaîne de valeur de la gestion des réseaux, elle a récemment a su étendre son champ d’action vers l’aval et à l’international, d’une part en créant des filiales spécialisées comme Parera Services (installation et maintenance) ou Parera Formation/Conseil, et d’autre part à travers des acquisitions stratégiques comme celles d’ILS à Madagascar en 2016, puis de Géotech (systèmes d’information géographiques et techniques) à Garches et de Scide (topographie et ingénierie des infrastructures) à Troyes en 2017. Depuis 2018, l’entreprise est également établie à Abidjan, où elle opère pour Setel-Ci, la société d’électricité et des télécoms de Côte d’Ivoire.

Reprise timide mais pas de menace à court terme…

Ces deux derniers mois, l’entreprise a été fortement perturbée par la crise sanitaire et le confinement, avec 400 de ces 500 salariés français placés en chômage partiel et 5,6 millions d’euros de chiffre d’affaires perdu par rapport à l’an dernier. Les autres salariés, dessinateurs ou personnel des fonctions support, ont travaillé de chez eux. Tout le monde a pu être payé à 100%.

« À l’arrivée, notre marge est négative d’un million d’euros sur deux mois », précise Jacques Cettolo. « Depuis le 11 mai, la reprise est assez timide, et beaucoup de nos interlocuteurs sont encore en télétravail côté client. Les mois de mai ne sont jamais très bons pour nous, mais celui-ci a été catastrophique », ajoute-t-il. En outre, une vingtaine de salariés de Parera n’ont pas pu reprendre et sont encore au chômage partiel, essentiellement pour des raisons pratiques (garde d’enfants, etc.).

On notera qu’un accord « historique » a été conclu avec le CSE de l’entreprise autour d’un contrat de performance : « Nous allons passer à 39 heures de travail hebdomadaire, payées 37, du 1er juillet au 31 décembre. Cela devrait nous permettre de tasser un peu les frais généraux », commente le dirigeant. Un sacrifice consenti par des salariés d’autant plus engagés qu’ils bénéficient d’un plan d’intéressement, dispositif dont on peut ainsi mesurer l’utilité en pareilles circonstances.

Outre ces mesures énergiques, l’entreprise a obtenu un prêt garanti pour 15% de son chiffre d’affaires, soit 5,5 millions d’euros. « Nous devrions pouvoir le rembourser au bout d’un an », précise Jacques Cettolo, qui souligne que le dispositif d’aides de l’État a bien fonctionné, mais qui espère maintenant que le déconfinement va s’accélérer pour que ses derniers salariés bloqués puissent reprendre le travail.

Le dirigeant reste au final prudent, mais relativement confiant : « Les opérateurs réseau comme Orange ou Enedis continueront d’investir. Sur 2020, leurs budgets seront sans doute maintenus. Il faudra voir si ceux-ci diminuent ou non l’an prochain, mais les acteurs du secteur ne peuvent évidemment pas se permettre d’arrêter d’investir dans leurs réseaux », expose-t-il.

Les investissements et la stratégie maintenus…

Le groupe Parera lui-même ne remettra pas en question ses projets d’investissement en matériel et en R&D. Il reste également ouvert aux opportunités de croissance externe. Seul le réaménagement de son plateau de L’Isle-Jourdain, au départ prévu cette année, sera reporté en 2021, si tout va bien. Au final, on peut donc dire que l’entreprise a plutôt bien limité la casse.

Pour finir, on peut ajouter deux mots de la situation à Madagascar, où Parera compte 100 salariés, une vingtaine opérant dans l’ingénierie en lien avec le territoire et l’océan indien, et les autres pour les opérations de numérisation des données du groupe en général. « Ce travail déporté nous permet de rester compétitifs, alors que dans notre secteur, la part du travail de terrain tend à diminuer grâce aux nouveaux outils de scan, tandis que celle de l’exploitation des données et du travail de bureau a tendance à croître », détaille Jacques Cettolo.

L’île africaine, jusqu’ici peu touchée par le coronavirus, a cependant organisé un confinement, mais sans l’équivalent des aides mises en place en France. Localement, Parera a intégralement payé ses salariés, qui bénéficient d’un système social avec cotisations retraite et prestations médicales.

C’est donc encore une belle entreprise d’ici, leader dans son domaine, qui semble avoir tenu le choc ces dernières semaines. Après plus d’un demi-siècle d’existence, Parera garde toujours le cap, et on espère bien que ça va durer.